Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/55

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empêche pas d’être un homme d’État, en terre de France :

 
J’entends encor l’hymne infernal,


(Il faut bien dire que c’était La Marseillaise pour ceux qui ne la reconnaîtraient pas à l’épithète).

 
J’entends encor l’hymne infernal ;
J’entends hurler ta voix impie ;
Tu demandais l’original :
Contente-toi de la copie !


Tant d’acharnement dans un homme de pensée comme M. Brucker prouve qu’il est fait, comme certains grands esprits, tout d’une pièce et tout d’une coulée, et qu’en lui la spéculation et la pratique s’emmanchent si dru, qu’il n’est guère possible de les séparer. En 1832, plus révolutionnaire que jamais en morale comme en politique, M. Brucker écrivit avec M. Gozlan, qui lui prêta son coloris de lumière électrique, Les Intimes, le livre le plus dangereux de toute cette époque de livres mauvais et dangereux. Nous croyons savoir que M. Brucker a le dessein de refondre Les Intimes comme il a refondu Le Maçon, et d’infuser dans ce cadavre brûlant le sang divin de la morale éternelle.