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Page:Barbey d’Aurevilly - Lettres à Trébutien, I, 1908.djvu/11

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Saint-Sauveur-le-Vicomte, vendredi soir, 1832.


Eh bien, Monsieur et ami, que devenez-vous avec votre prospectus ? Vos imprimeurs sont-ils plus traitables ? Mettrons-nous flamberge au vent, ou décidément flamberge restera-t-elle dans son fourreau ? C’est ce que j’ai cru et ce que je crois encore, mon cher ami, d’après votre silencieuse attitude et les chances probables de succès que nous aurions à débiter notre denrée intellectuelle au beau milieu de gens qui n’ont jamais senti que la démangeaison des plus grossiers appétits.

Si je ne suis qu’un balourd dans mes présomptions et si, au contraire, le prospectus s’imprime, je m’en vais vous transcrire Léa à grand renfort de besicles et de patience. De votre côté, sitôt que le prospectus sera sorti des presses de ce damné bocco de Chalopin, avec ses nauséabondes et ridicules répugnances à propos de la duchesse de Berry, adressez-le moi que je le répande à pleines mains. Voilà pour l’intérêt de l’association écrivaillante, et aussi pour que je le lise dans mon encoignure tout à l’aise, car j’en suis extrêmement curieux. J’ai parié, je ne sais quand, avec Du Méril,