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Mercredy soir (30 décembre 1835).


Je vous écris lettre sur lettre, mon glorieux Baron[1] ! C’est que j’ai encore une bonne nouvelle à vous annoncer.

Vous m’apporterez le deuxième volume de Germaine. On demande les manuscrits à la Revue des Deux Mondes. Buloz (ma belle et calme tête de marbre blanc, Niobé-Germaine, jugée par un Buloz ! Est-ce que tu crois à Dieu, Trebutien, après cela ?), Buloz donc a promis de lire et La Borie croit à mon entrance dans son journal. Du moins le cuistre (ce n’est pas de La Borie que je parle) est fort prévenu en ma faveur. S’il en est ainsi, j’ai du vent dans mes voiles. Allons !

Mais César ne fut rien avant quarante ans qu’un très spirituel et très cochon romain. Voilà ce qui m’empêchera de perdre courage, en supposant que mes espérances s’en allassent à tous les démons !

À vous, très orthodoxe jeune homme. Je me recommande à vos prières.

Jules


Et mon Molière ; je n’en vois rien, ni tête ni queue. Coupez les oreilles à ces faquins-là.

  1. Les deux amis s’amusaient fort de ce qu’un anglais avait, dans son voyage en Angleterre, appelé Trebutien : M. le Baron de Tribioutine.