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XXXVIII

Souffrir quand on aime, c’est doux et bon, car c’est le bonheur du martyre ; mais souffrir de ne plus aimer, voilà le malheur de la vie ! Mal bien grand, car on meurt d’aimer, et on ne meurt pas de n’aimer plus.

XXXIX

Peut-être n’y a-t-il qu’une mère malheureuse et coupable qui puisse aimer passionnément son enfant. C’est la première fois que manquer à ses devoirs produise quelque chose de plus sublime que ces devoirs mêmes.