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Page:Barbey d’Aurevilly - Poussières.djvu/41

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Si tu pleures jamais, que ce soit en silence ;
Si l’on te voit pleurer, essuie au moins tes pleurs !
Car tu ne peux trouver au fond de ta souffrance
Le calme fier qui naît des injustes douleurs.

Non ! tu ne le peux pas. Si ta vie est brisée,
Qui me brisa le cœur où tu vivais ? Dis-moi,
Dis-moi qui l’a voulu, si je t’ai délaissée ?
Tes pleurs amers et vains n’accuseraient que toi !

Les femmes sont ainsi ! Que je t’eusse trahie,
Tu reviendrais m’offrir à genoux mon pardon.
Si tu m’aimais, pourquoi cette triste folie
D’implorer de l’amour la fuite et l’abandon ?