Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/138

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de marche serrée et accusée vivement. Comme portée, nul.

Les observations n'y sont pas fines ; les nuances échappent à cette nature italienne ; l'esprit, cette chose si française, ne s'y montre pas dans l'appréciation des faits, et surtout de ceux-là qui reculent du domaine commun dans la sphère seulement accessible aux observateurs pénétrants. La pénétration de Scudo ne se dirige pas de ce côté.

Elle a lieu dans la conséquence de l'idée, c'est de la logique, c'est une déduction. C'est une course d'un point donné ; ce n'est pas du coup d'oeil. La forme est fille de la forme du dix-septième siècle, elle a tous les défauts de sa mère, et ils sont nombreux.

Même énumération, mêmes procédés en tout genre.

L'auteur (je le lui ai conseillé) devrait étudier le dix-septième siècle. — nulle maturité de langage, quoique ce langage puisse être beau un jour. Un coloris fort, violent même, plein d'ardeur hâve, mais sans originalité, sans dégradation, sans application délicate. L'harmonie de la langue échappe encore.

On le voit à la manière dont les phrases se ferment.

L'italien se montre à l'exagération de certaines épithètes, à la manière dont elles sont placées. Quand sur les masses ou sur les choses les jugements sont vrais, ils ne le sont jamais sur les individus.

Entre l'auteur et moi, il y a l'abîme des noms propres.