Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chose que la poésie des poëtes. — Travaillé jusqu’au jour tombant au droit romain, que je n’aime et n’estime que sous le point de vue historique. — Du reste, les romains avaient compris ceci : c’est qu’il importe peu qu’une législation quelconque ait une valeur philosophique et de raison. Les allemands, et nos spiritualistes modernes avec leur allemanderie, ont voulu faire de la législation d’après les notions du juste et de l’injuste les plus éthérées, les plus platoniques. C’est une vertueuse niaiserie. — Le droit politique, c’est la force assez intelligente pour se faire accepter, et rien de plus. Avec les belles maximes connues sur le développement complet (impossible d’abord) des facultés de l’individu, on énerve la puissance et l’action des gouvernements. — Feuilleté la correspondance de lord Byron. — Dîné. — Assez bien. — Mes esprits s’étaient par degrés remontés.

Guérin est revenu. Lui ai lu dans Volupté deux pages superbes et vraies, sans mollesse et traînerie, comme souvent il arrive à l’auteur d’en écrire, et que j’avais marquées. — Lu encore, je ne sais plus trop quoi. — Puis écrit mille bouffonneries à A... sur les événements actuels ou près d’éclore. — Dans cette farce de la vie, rire et railler est encore la plus sage sagesse. — Griffonné un billet à L. S. — Noté l’emploi de cette journée qui ressemble à bien d’autres du côté de