Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/223

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là, grande colère de M P, l'ami de Thiers, et de L B qui avait voulu travailler à ce long article que j'eusse fait aussi bien tout seul. — le fait est que le refus, qu'on ne devait pas même envisager comme possible, a été vexant. Mais j'ai été le plus calme des vexés, quoique je sentisse bien l'ennui de tout cela.

Du reste, la vie extérieure assez régulière, du moins pour moi. — peu de visites, si ce n'est à la marchesa avec laquelle je suis allé au spectacle une ou deux fois. — mais auprès d'elle je n'éprouve plus l' immatériel plaisir de voir bien jouer.

— pour cela, il faut que je sois seul dans une loge.

Sinon, et surtout s'il y a une femme, je suis occupé à cacher mes impressions, ce qui gâte tout mon plaisir. — je suis allé aussi entendre Duprez à l'opéra, que mon incompréhensible paresse m'avait jusqu'alors empêché d'entendre. Il est laid, petit, ignoble, mais quel instrument il a dans la poitrine .

— je l'aime

mieux que Nourrit et comme timbre et comme méthode. Il m'a ébranlé, mais sans me jeter dans des accès de larmes réprimées comme cette Mme Bordogni que je n'ai entendue qu'une fois (au conservatoire). — je n'ai jamais eu dans ma vie de sensation comme celle-là, produite par quelque chose qui ne soit pas la réalité.

Inspiré un caprice à une enfant de dix-sept ans, blonde et mince, jolie et pourtant qui ne me plaît pas ! — ce