Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de terminer ce que R m'a demandé. Je l'attends. — vais lire du Saint-Simon et me faire papilloter, car il faut que je sorte. — penser (mais non pour aujourd'hui) à aller voir cette pauvre Mme  De L R, amie bien négligée, mais, hélas ! J'ai tant souffert ces temps-ci qu'elle m'absoudra, cette douce théano

de l'amitié qui n'a pas été créée pour maudire.

le soir.

je rentre las et brisé. J'ai conquis du sommeil, j'espère. — qu'il soit sans rêves et que je ne me réveille pas ! — quelle fatigue que d'avoir une âme ou quelque chose qui y ressemble ! — ennuyé jusqu'à la mort.

R est venu. — tout est informe dans cette tête en fait d'idées. — le langage sain et même assez élégant, mais si c'est pour cacher ce que nous pensons que la parole nous a été donnée, la sienne fait merveilleusement son office, car on jurerait d'après elle, qu'il ne pense rien du tout. — épouvanté de mon travail, mais content. — ai pris plaisir à rouler sa réserve sur les baïonnettes de mes opinions. — le fait est qu'à propos de peinture, j'ai traité, haut la main et la houssine, tous ces rapins qui singent l'artiste, tous ces génies en blouse