Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/41

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je faisais. J'avais la force de l'esprit sans laquelle on ne fait que de belles choses manquées peut-être. J'étais attentif. — vers trois heures, coiffé, bouclé, habillé, ganté, fait une visite à Mme  De L R. Juré comme un corsaire in petto de ne pas la trouver chez elle. Il me semblait qu'un peu de causerie aurait détendu agréablement mes esprits.

Allé en voiture. Revenu à pied et par le plus long.

-un état vague de pensée côtoyant l'ennui de fort près. — le temps s'est passé ainsi, je ne sais trop comment. Pris Gaudin pour le dîner. Dîné chez Cop... seuls. Trouvé le poëte G... au café, où nous avons avalé du curaçao épais comme de l'huile de baleine, mais un peu meilleur, je m'imagine. — passé la soirée chez la maîtresse de... elle était en négligé et pas jolie ainsi ! Les femmes devraient être toujours habillées, plus ou moins. Quand elles déposent les habits du combat, elles cessent d'être ces fair warriors dont parle Shakespeare. — cependant, je n'ai jamais vu... plus belle qu'avec ses papillotes. Que de fois je l'ai priée de les garder jusqu'au soir ! Mais l'exception est rare (rara avis in terris ! ) rentré.

écrivaillé pour surmonter mes pensées ; du quinquina pour la fièvre ! — il est une heure du matin.

Je viens de regarder le ciel qui est calme, plus calme que moi. — vais-je me coucher ? I quand