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II

Mais tu ne songeais pas à regarder les étoiles ni à respirer l’air embaumé du soir ; car il y avait dans ton cœur affligé plus beau que ces étoiles scintillantes, et dans ton sein un bouquet plus doux que les parfums de la violette, c’étaient les regards qui t’avaient dit : « Je t’aime ! » toute la journée de ce jour passé trop vite, et le souvenir de celui que tu laissais derrière toi.

III

Et voilà pourquoi, bonheur passé, chose sacrée ! ces regards doivent te poursuivre dans tous tes rêves. Que ce souvenir s’ancre au plus profond de ton cœur ! Avant que tu les oublies, qu’il n’y ait plus pour ton souffle de parfums à aspirer dans la nature, ni pour ton œil d’étoiles à contempler au ciel !