Page:Barbey d’Aurevilly - Rhythmes oubliés, 1897.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

La figure, sinistre et blanche, avait les cheveux relevés et tordus négligemment derrière la tête comme j’avais vu souvent ma mère, le matin, — quand, sortant de son lit aux Sphinx de bronze, elle nous emportait dans ses bras. — Rien ne voilait le visage, incliné un peu sur l’épaule, mais le front hautainement tourné vers le ciel. Ni boucle égarée, ni tresse pendante ne flottait sur ce large cou auquel un enfant plus âgé que moi — que moi dont la tête dépassait déjà la hanche de ma mère — se serait suspendu, les mains enlacées, sans le faire plier de son poids.

VI

Les seins au vent, fièrement échappés de la tunique, calices d’albâtre, auxquels j’ignorais que quatorze enfants