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MISS FANFARE

en signe de son caractère décidé, n’a pas peur d’être une maîtresse pour l’amour et l’honneur de la femme mariée, et elle le devient.

Elle l’est déjà depuis longtemps quand la toile se lève ; car il y a un petit dont on nous parle et qui a deux ans, je crois, ce marmot, mais qu’on n’apporte point sur la scène pour y jouer son rôlet, comme la poupée en carton de la Visite de Noces. Ici, mes deux jeunes gens ont évité le Dumas. Mais, soyez tranquilles 1 nous allons plus tard le retrouver… Elle est donc la maîtresse de son mari, et elle fait ce qu’elle peut, — publiquement du moins, — pour être bien maîtresse. Elle se déhanche, fume la cigarette et affecte le petit mauvais ton des cocottes du temps, si puissant sur les imbécilles de la génération présente. Que voulez-vous 1 Elle a entendu parlera distance de ces drôlesses-là et elle les joue, mais avec trop de fanfare ; car son grand landore de mari, que les auteurs avaient assez d’esprit pour ne pas faire si bête, n’a plus l’air de prendre grand goût à celte maîtresse conjugale, et donne rendez-vous à une autre chez un de ses amis où il doit souper. C’est ce rendez-vous, troublé par la présence soudaine de la jalouse Fanfare, qui, dans la pièce, s’appelle Mme de Trye, c’est ce rendez-vous qui est toute la pièce.

Nous n’avions jusque-là que des préparatifs d’action et des promesses d’action de la part, du soûl