Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 1.djvu/130

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VIII


C ependant, en remontant avec Calixte les routes par lesquelles, depuis qu’il l’aimait, il avait tant de fois passé seul, Néel se taisait, délicieusement opprimé par ce bras nu qui lui appuyait sur tout son être un bonheur difficile à porter. Sombreval et Calixte pouvaient croire que le silence de ce jeune homme si résolu, il n’y avait qu’un moment, cachait une délicatesse, et qu’il avait l’embarras généreux de la scène à laquelle il avait mis fin. Pour lui encore plus que pour eux, ils évitaient donc toute allusion à cette scène douloureuse.

Mais qu’est-il besoin de paroles quand le cœur est plein ? La reconnaissance infusait son accent profond dans tous les mots prononcés