Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/146

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battre dans le problème qu’elle voulait résoudre et qui l’étranglait comme un nœud. Mais il n’y avait plus à délibérer. Le temps s’en venait jour par jour, comme la mer s’en vient, flot par flot. On ne pouvait plus attendre. Le plus pressé, c’était de partir ! C’était de s’arracher à cette bourgade qui les dévisageait ! Madame de Ferjol fit comme tous les désespérés, sous l’empire d’une idée qui ne les sauvera pas, mais qui recule la catastrophe inévitable dans laquelle ils doivent périr. Elle se paya de ce mot, qu’on dit sans y croire : « Qu’on trouvera peut-être un moyen de salut au dernier moment ! » et elle se jeta, elle et sa fille, comme dans un gouffre, dans la chaise de poste qui les emporta.