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VIII

Cette histoire sans nom d’un mystérieux malheur domestique, tombé on ne sait d’où ni comment, sur ces deux femmes, cachées dans leur fond de montagnes, comme dans l’ombre d’une citerne, mais visibles à l’œil du Destin, se passait, en même temps, au fond d’une autre ombre qui ajoutait à celle-là et qui l’épaississait, et c’était l’ombre du cratère ouvert tout à coup sous les pieds de la France et dans lequel les malheurs privés disparurent, un instant, sous les malheurs publics. Lorsque madame de Ferjol quitta les Cévennes, la Révolution française, qui commençait, n’était pas encore assez avancée pour que son voyage en Normandie rencon-