Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/116

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Mais, chasseurs, regardez ces trous pleins de vermine
Sans boucher votre nez et sans changer de mine,
Regardez bien à fond ces trois larges tombeaux ;
Puis, quand vous aurez vu, retournez vos chevaux ;
Aux fanfares du cor regagnez la montagne,
Et puis comme devant, à travers la campagne,
Courez et galopez, car de jour et de nuit
Vous savez maintenant où le temps vous conduit.

« Mais tandis que la fièvre et la crainte féconde
Assiégent les côtés des puissants de ce monde,
Que l’éternel regret des douceurs d’ici-bas
Leur tire des soupirs à chacun de leurs pas,
Que l’horreur de vieillir et de voir les années
Pendre comme une barbe à leurs têtes veinées,
Arrose incessamment d’amertume et de fiel
Le peu de jours encor que leur garde le ciel ;
Tandis que sur leurs fronts comme sur leurs rivages,
Habitent les brouillards et de sombres nuages,
Le ciel, au-dessus d’eux éblouissant d’azur,