Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/153

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Naples, la ville d’or, à mes regards maudits
A fermé le jardin de son blanc paradis,
Les éternels parfums de la riche nature,
L’air qui plante la joie en toute créature,
Ce beau ciel lumineux qu’on aime tant à voir,
Les pâleurs du matin et les rougeurs du soir,
Les coteaux bleus du golfe, et sur ses belles lignes
Les barques au col blanc nageant comme des cygnes,
Et Pausilippe en fleurs, et Vulcain tout en feux,
Et tous mes souvenirs, mon enfance et mes jeux,
Rien ne peut animer le sombre de ma vie ;
La riante couleur à mes doigts est ravie,
Le ton noir et brumeux domine en mes tableaux,
J’ai brisé ma palette, et, jetant mes pinceaux,
Par la campagne ardente et nos pavés de lave,
Au soleil du midi, j’erre comme un esclave.


Le pêcheur.


Ô frère ! Je comprends et tes soupirs profonds,