Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/17

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C’était sous des haillons que battaient les cœurs d’hommes ;
          C’était alors de sales doigts
Qui chargeaient les mousquets et renvoyaient la foudre ;
          C’était la bouche aux vils jurons
Qui mâchait la cartouche, et qui, noire de poudre,
          Criait aux citoyens : Mourons !

II


Quant à tous ces beaux fils aux tricolores flammes,
          Au beau linge, au frac élégant,
Ces hommes en corsets, ces visages de femmes,
          Héros du boulevard de Gand,
Que faisaient-ils, tandis qu’à travers la mitraille,
          Et sous le sabre détesté,
La grande populace et la sainte canaille
          Se ruaient à l’immortalité ?
Tandis que tout Paris se jonchait de merveilles,
          Ces messieurs tremblaient dans leur peau,