Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/194

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Je sais que bien souvent, ô puissante Angleterre !
         Des rois et des peuples altiers
Ont vu leurs armements et leur grande colère
         Se fondre en écume à tes pieds ;

Je connais les débris qui recouvrent la plage,
         Les mâts rompus et les corps morts ;
Mais il est dans le ciel un Dieu qui m’encourage
         Et qui m’entraîne loin des bords.

Ô toi ! Qui du plus haut de cette voûte ronde,
         D’un œil vaste et toujours en feux,
Sondes les moindres coins des choses de ce monde
         Et perces les plus sombres lieux ;

Toi qui lis dans les cœurs de la famille humaine
         Jusqu’au dessein le plus caché,
Et qui vois que le mien par le vent de la haine
         N’est pas atteint et desséché ;