Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/236

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Et qu’il entasse sur ses bords.
Allons, allons sans plus attendre,
Je vois déjà l’ombre s’étendre,
Le ciel se confondre avec l’eau,
Et la nuit par toute la terre
Sur les crimes de la misère
Prête à jeter son noir manteau.

Adieu ! Je suis le pauvre diable,
Je suis le pâle matelot
Que par une nuit lamentable
L’aile des vents emporte au flot.
Sur l’onde il dresse en vain la tête,
Les hurlements de la tempête
De sa voix couvrent les éclats ;
Il roule, il fend la vaste lame,
Il nage, il nage à perdre l’âme,
Le flot lui coupe et rompt les bras.

Point de bouée et point de câble,