Nous a coûté de sang et de pleurs et d’outrage
Pour quelques rameaux de laurier !
Ce fut un triste jour pour la France abattue,
Quand du haut de son piédestal,
Comme un voleur honteux, son antique statue
Pendit sous un chanvre brutal.
Alors on vit au pied de la haute colonne,
Courbé sur un câble grinçant,
L’étranger, au long bruit d’un houra monotone,
Ébranler le bronze puissant ;
Et quand sous mille efforts, la tête la première,
Le bloc superbe et souverain
Précipita sa chute, et sur la froide pierre
Roula son cadavre d’airain ;
Le Hun, le Hun stupide, à la peau sale et rance,
L’œil plein d’une basse fureur,
Aux rebords des ruisseaux, devant toute la France,
Traîna le front de l’empereur.
Ah ! Pour celui qui porte un cœur sous la mamelle
Ce jour pèse comme un remord ;
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