Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces hommes de ruine et de destruction
Ne soufflent pas le vent de la corruption,
Leur bras n’atteint jamais que l’aride matière ;
Ils ébranlent le marbre, ils attaquent la pierre ;
Et quand le mur battu tombe sur le côté,
Leur torrent passe et fuit comme un torrent d’été.
Mais les hommes pervers, mais les hommes coupables,
Dont le pied grave au sol des traces plus durables,
Ce sont tous ces auteurs, qui, le scalpel en main,
Cherchent, les yeux ardents, au fond du cœur humain,
La fibre la moins pure et la plus sale veine
Pour en faire jaillir des flots d’or à main pleine.
Les uns vont calculant du fond du cabinet,
D’un spectacle hideux le produit brut et net ;
D’autres aux ris du peuple, aux brocards de l’école,
Promènent sans pitié l’encensoir et l’étole ;
D’autres déshabillant la céleste pudeur,
Ne laissent pas un voile à l’humaine candeur.
Puis viennent les maçons de la littérature,
Qui, portant le marteau sur toute sépulture,