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Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/78

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Une affaire souvent de luxe ou de théâtre,
Une froide parade, et, sans savoir pourquoi,
Le désir d’occuper les langues après soi.

Vanité, vanité, je connais ton empire,
Et je retrouve en toi toute notre satire.
Ô fille de l’orgueil ! Ô terrible fléau
D’un peuple au cœur sans fiel, mais au faible cerveau !
Toujours ton noir venin distillé sur ma race,
Du haut jusques en bas, en corrompra la masse ;
Toujours, nous ramenant dans un cercle fatal,
Ton souffle changera l’œuvre du bien en mal.
Triomphe donc, ô monstre ! Oui, de nos pauvres femmes
Comme un bouquet de fleurs fane les pures âmes ;
Fais de leur douce vie un cordeau mal filé ;
Au vice dégoûtant vends leur corps maculé ;
Jusqu’au dernier degré de l’impure misère
Tu soutiendras l’éclat de leurs yeux, ô mégère !
Puis, verse au cœur de l’homme un désir insensé
De dominer le monde et d’en être encensé ;