Aller au contenu

Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le voilà grossissant les bandes de vauriens,
Molestant le repos des tremblants citoyens,
Et hurlant, et le front barbouillé de poussière,
Prêt à jeter à Dieu le blasphème et la pierre.

Ô race de Paris, race au cœur dépravé,
Race ardente à mouvoir du fer ou du pavé !
Mer, dont la grande voix fait trembler sur les trônes
Ainsi que des fiévreux tous les porte-couronnes !
Flot hardi qui trois jours s’en va battre les cieux,
Et qui retombe après, plat et silencieux !
Race unique en ce monde ! Effrayant assemblage
Des élans du jeune homme et des crimes de l’âge
Race qui joue avec le mal et le trépas ;
Le monde entier t’admire et ne te comprend pas !

Il est, il est sur terre une infernale cuve,
On la nomme Paris ; c’est une large étuve,
Une fosse de pierre aux immenses contours
Qu’une eau jaune et terreuse enferme à triple tours ;