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Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/97

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Mêmes débordements, mêmes crimes énormes,
Moins l’air de l’Italie et la beauté des formes.

La race de Paris, c’est le pâle voyou
Au corps chétif, au teint jaune comme un vieux sou ;
C’est cet enfant criard que l’on voit à toute heure
Paresseux et flânant, et loin de sa demeure
Battant les maigres chiens, ou le long des grands murs
Charbonnant en sifflant mille croquis impurs ;
Cet enfant ne croit pas, il crache sur sa mère,
Le nom du ciel pour lui n’est qu’une farce amère ;
C’est le libertinage enfin en raccourci ;
Sur un front de quinze ans c’est le vice endurci.

Et pourtant il est brave, il affronte la foudre,
Comme un vieux grenadier il mange de la poudre,
Il se jette au canon en criant : liberté !
Sous la balle et le fer il tombe avec beauté.
Mais que l’émeute aussi passe devant sa porte,
Soudain l’instinct du mal le saisit et l’emporte,