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Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/247

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Ma femme, apportez-moi vite mon encrier
Et mes plumes, je veux coucher sur le papier
Le rêve éblouissant de grandeur et d’aisance
Que je viens tout d’un coup de faire pour la France
Ainsi que pour le monde !... assis au champ de Mars
Ce matin, je voyais sous nos fiers étendards
Manœuvrer bravement les fils de la patrie.
Cavaliers, fantassins, sur la terre pétrie
Avançaient, reculaient, piétinaient, galopaient,
Se tournaient, se croisaient, ou se développaient
En colonnes, en cercle, en parallélogramme,
Épuisant, comme on dit, tous les tons de la gamme
Dans l’évolution de leurs différents corps ;
Merveilleux mannequins à faciles ressorts
Dont un seul cavalier au milieu de la plaine
Faisait mouvoir les fils d’une main souveraine.

Quand ils eurent tous bien volté