Aller au contenu

Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
TRAGEDIE.
Cyrus.

Pourſuivez. Ciel !… Gardes, qu’on me remene.



Scène VII.

MANDANE, CLEONE.
Mandane.


QUe deviens-je, Cléone ? & quel ſort eſt le mien ?
Que m’a-t-on annoncé ? Quel funeſte entretien !
Cyrus, dont j’attendois ici ma délivrance,
Cyrus, dans mes malheurs ma dernière eſperance,
Cyrus que j’implorois dans mon funeſte ſort,
Ce Cyrus, vient enfin pour me donner la mort.
En faveur d’un Rival tu vois ce qu’il m’inſpire.
Hélas ! en me quittant qu’a-t-il voulu me dire ?
Il eſt… Ah ! le cruel n’a parlé qu’à demi.
Du coup qu’il me portoit ſans doute il a frémi ;
Mais de cet entretien tout ce que je rappelle,
Ne m’annonce que trop qu’il eſt un infidèle.

Cleone.

Madame, pardonnez. Sur un ſimple ſoupçon
Vous accuſez trop-tôt Cyrus de trahiſon.
Non ; d’un crime ſi noir ſon cœur n’eſt pas capable.

Mandane.

Hé, tu veux l’excuſer ! il n’eſt que trop coupable.