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TOMYRIS,
Tomyris.

Madame. J’en ai plus que vous ne meritez.
Mandane par mon ordre à vos yeux va paroître ;
Confirmez les ſoupçons qu’en ſon cœur j’ai fait naître,
Etalez de Cyrus l’outrage ſans égal,
Le mépris d’une main qu’il cede à ſon rival.
Sur-tout, faites ſentir à ſon ame jalouſe,
Qu’il m’aime ; & s’il le faut, dites-lui qu’il m’épouſe.
Déja dans ſa priſon j’ai fait ſemer ce bruit,
Répondez à des ſoins dont vous aurez le fruit.
Mais je la vois venir, je vous laiſſe.



Scène VI.

ARYANTE, MANDANE, Gardes.
Aryante.

Mais je la vois venir, je vous laiſſe.
AH ! Madame,
Dois-je en croire aux tranſports que je ſens dans mon ame ?
Et lorſque dans ces lieux on vous oſe outrager,
Serois-je aſſez heureux pour pouvoir vous venger ?

Mandane.

Oui, Seigneur ; on me fait une mortelle offenſe,
Et je veux vous charger du ſoin de ma vengeance.