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Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/272

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TRAGEDIE.

Et qu’allez-vous chercher à travers tant d’horreur ?
D’un peuple au deſeſpoir redoutez la fureur.
Demeurez ; votre Amant près de vous va ſe rendre,
Madame, & c’eſt ici que vous devez l’attendre.

Mandane.

L’attendre ! hé, le peut-on ſans un mortel effroi,
Quand on a dans le cœur autant d’amour que moi ?
Je frémis du deſtin qu’à Cyrus on prépare,
Cleone, je crains tout d’une Reine barbare.
Mais qu’eſt-ce que je vois ? Artabaſe, grands Dieux !
Le malheur que je crains eſt écrit dans ſes yeux.



Scène DERNIERE.

MANDANE, ARTABASE, CLEONE.
Artabase.


OUi, du plus grand malheur j’apporte la nouvelle.
Cyrus…

Mandane.

Cyrus… Ciel ! il eſt mort ?

Artabase.

Cyrus… Ciel ! il eſt mort ? Une Reine cruelle
Vient de couvrir ſes yeux d’une éternelle nuit.