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LA MORT

ACTE 4


Scène 1

OCTAVIE, JULIE.
Octavie.


NOn, ne condamne plus de si justes douleurs,
Tout m’annonce en ces lieux le comble des malheurs :
Et comment puis-je voir d’une ame indifférente
Dans les bras de César Calpurnie expirante ?
N’en doutons plus, les Dieux à Preneste ont parlé ;
Des destins ennemis l’arrêt est révélé :
C’est en vain qu’on le cache à la triste Octavie ;
Du plus grand des mortels on va trancher la vie :
Mais ce n’est rien encor ; pour me desesperer,
Antoine contre lui vient de se déclarer.

Julie.

Que dites-vous, Madame, & osez-vous le croire ?
Antoine jusques-là pourroit trahir sa gloire ?

Octavie.

Malheureuse j’espere & tremble tour à tour ;
Sa vertu me rassure, & je crains son amour.
L’amour au desespoir n’est que trop redoutable :