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LA MORT

Cesar.

Après ce que je sens, après ce que je vois ;
Je te soupçonnerois une seconde fois !
Ne le présume pas : allons, plus je différe ;
Plus je semble douter que ta foi soit sincére.



Scène 4

Brutus.

.


AH ! ne vous livrez pas au sort le plus affreux ;
Il fuit. Courons… Arrête… Où vas-tu, malheureux ?
Quel est près de César le dessein qui t’apelle ?
D’une main favorable, ou d’une main cruelle.
Au milieu du Senat vas-tu le couronner ?
Au milieu du Senat vas-tu l’assassiner ?
L’assassiner ! grands Dieux ! quel dessein exécrable !
Non, plûtôt à ses vœux, Brutus, sois favorable.
Il veut regner. Qu’il regne, & nous donne des Loix,
N’a-t-il pas les vertus qui font les plus grands Rois ?…
Que dis-je ? N’est-ce pas Rome qui m’a fait naître ?
Fils ingrat ! est-ce à moi de lui donner un maître ?
A lui forger des fers, je prêterois ma main ?
Et depuis quand, Brutus, n’es-tu donc plus Romain ?