Aller au contenu

Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
360
LE FAUCON,

Il nous a juſqu’ici fourni quelques repas ;
Mais il ne vaut plus rien depuis qu’il eſt ſi gras.
Ah ! que j’aime un Oiſeau, qui par un ſeul coup d’aile,
S’en va me tenir lieu de Pourvoyeur fidéle !
Je voudrois que ſon vol fut plus prompt qu’un éclair :
J’appelle tels Oiſeaux les Pirates de l’air.
Un Vaiſſeau trop chargé, Monſieur, n’avance guere,
Et le meilleur Voilier, eſt le meilleur Corſaire.

Federic.

Raſſure-toi, le jour n’eſt pas encor paſſé.

Pasquin.

Ah ! le petit Ingrat, je l’ai trop engraiſſé ;
Et pour ma récompenſe il veut que je maigriſſe :
Tenez, voyez plûtôt, j’ai déja la jauniſſe ,
Me voilà ſaffrané juſques au blanc des yeux.

Federic.

Tant mieux.

Pasquin.

Tant mieux. Que dites-vous ?

Federic.

Que dites-vous ? Tant mieux, Paſquin, tant mieux.

Pasquin.

Dites plutôt, tant pis.

Federic.

Dites plutôt, tant pis. Hé ! hé ! hé !