agrandir le champ visuel que jusqu’aux étoiles de vingt-et-unième grandeur, et ne permettent de voir que dix-sept mille fois plus d’étoiles que l’œil nu ; mais qui oserait prétendre que les étoiles extrêmes que nous percevons limitent l’univers ? Et la grandeur des étoiles, si énorme qu’elle soit, n’est rien au regard des espaces vides qui les séparent. L’étoile la plus rapprochée de nous après le Soleil, l’étoile Alpha de la constellation du Centaure, est à dix mille milliards de lieues de nous. Arcturus est à trois cent vingt-quatre mille milliards de kilomètres ; Arcturus se meut dans l’espace à raison de deux mille six cent quarante millions de kilomètres par année — et depuis trois mille ans qu’on observe et qu’on pointe sa place sur les cartes astronomiques, elle ne semble pas avoir bougé. L’étoile 1830 du catalogue de Groombridge est à huit cent mille milliards de kilomètres…
À cause de la formidable envergure de sa vitesse, la lumière amoindrit follement les chiffres, et rend leurs immensités plus sensibles… La lumière parcourt l’éther à raison de trois cent trente mille kilomètres à la seconde. Elle met un peu plus de huit minutes pour venir du Soleil, de sorte que l’image que nous en avons est celle de l’astre tel qu’il était huit minutes avant notre contemplation. Elle met quatre ans et quatre mois pour venir de l’étoile la plus rapprochée ; trente-six ans pour venir de l’Étoile Polaire… Elle met plusieurs siècles pour venir de certaines étoiles qui se présentent ainsi à nous telles qu’elles étaient il y a plusieurs siècles. Et si ces étoiles nous regardent, elles nous voient