Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/108

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quand ils eurent supplanté les Portugais, ne devinrent pas moins jaloux de ces droits ; ils se montrèrent disposés à en user rigoureusement contre les Anglais, bien qu’ils eussent d’abord montré une espèce de tolérance lorsque le succès de leur lutte contre la couronne d’Espagne était encore indécis. Ils marchaient alors dans une voie de prospérité qui les rendait des rivaux redoutables pour les Anglais ; leurs capitaux se précipitaient en abondance vers le commerce de l’Inde, tandis que les troubles intérieurs, les guerres civiles dévoraient les ressources de ces derniers. Grâce à l’esprit de rivalité inhérent au commerce, à la différence de la situation politique de leurs pays réciproques, les deux Compagnies, hollandaise et anglaise, ne pouvaient se voir qu’avec des yeux de défiance, de haine, de jalousie. Déjà plusieurs contestations, à la vérité d’une importance secondaire, avaient eu lieu, lorsqu’en 1617-18 les Anglais prirent possession de deux petites îles appelées Polaroon et Rosengen. Ces îles n’appartenaient point aux Hollandais, mais seulement se trouvaient dans le voisinage de leur établissement. Les Hollandais, qui, par cette raison, se croyaient des droits à la possession de ces territoires, attaquèrent les Anglais ; ceux-ci, bien fortifiés, se défendirent. Les Hollandais se saisirent alors de tous les vaisseaux anglais qui leur tombèrent sous la main, et ils énoncèrent en même temps leur ferme résolution de ne pas les rendre à moins que les Anglais ne renon-