Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/109

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çassent formellement à toutes prétentions sur les îles à épices. Les Hollandais, qui se croyaient dans leurs droits, disaient : Nous avons chassé les Portugais des îles à épices, nous avons fait un traité avec les indigènes, et par ce traité nous nous sommes engagés à les défendre contre les Portugais ou toute autre nation qui voudrait s’établir chez eux ; en échange de notre protection, les indigènes nous ont accordé le monopole de leur commerce. Les Hollandais présentèrent au roi d’Angleterre un mémoire conçu dans ce sens. Dans les idées alors généralement admises que dans les contrées nouvellement découvertes la priorité d’occupation suffisait à constituer un droit de possession et de souveraineté en faveur des premiers occupants, il était certain que les Anglais ne pouvaient exciper d’un droit réel à faire le commerce des Moluques ou à s’y établir.

Après de longues contestations qui dégénérèrent souvent en hostilités, les deux gouvernements s’entendirent pour conclure un arrangement où les droits de leurs sujets respectifs fussent réglés. Cet arrangement portait : « Qu’il y aurait restitution mutuelle des vaisseaux et des propriétés ; que le commerce du poivre à Java serait fait par les deux nations ; que les Anglais auraient un commerce libre à Pullicate et sur la côte de Coromandel, à condition de payer la dépense de la garnison ; qu’ils auraient le tiers du commerce des Moluques et de Banda, et les Hollandais les deux