Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/122

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vaisseaux sous l’administration d’un comité. L’esprit de suite qui devait presque nécessairement finir par dominer dans le gouvernement d’une vaste compagnie, la masse de capitaux plus considérables dont elle pouvait disposer, paraissaient de nature à lui assurer des chances de succès plus certaines que le caprice audacieux qui présidait aux entreprises particulières. L’administration de la Compagnie recélait pourtant alors une cause de désordres nombreux : comme il y avait différents fonds sociaux, les mêmes fonds avaient été quelquefois à des opérations différentes, quelquefois des fonds différents aux mêmes opérations, ce qui engendrait des difficultés et des complications de comptabilité de toutes sortes ; d’un autre côté malgré le succès récemment obtenu à l’intérieur, la Compagnie se trouvait avoir à redouter les succès toujours croissants des Hollandais. Les Hollandais, qui déjà avaient pris possession de l’île de Ceylan, bloquèrent le port de Goa (1656-57) ; et plus tard la petite île de Diu commandant l’entrée du port de Swally. Les Hollandais commençaient à se flatter de se rendre complètement maîtres de la navigation des mers de l’Inde ; déjà ils se croyaient en mesure d’imposer aux Anglais des droits de douane tels, qu’ils auraient inévitablement ruiné ces derniers ; mais ce danger sauva les Anglais. La Compagnie et les marchands aventuriers, dans la vue de lutter plus avantageusement contre l’ennemi commun, prirent la résolution de confondre