Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/142

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fugièrent dans ces îles. Leur nombre ne tarda pas à être grossi par des naufragés de toutes nations ; l’établissement acquit quelque importance, et la Compagnie en demanda la cession à son profit au gouvernement. Cette demande ayant été accueillie, la Compagnie devint maîtresse de l’île où elle éleva un fort nommé fort Bourbon. Le hasard fit découvrir çà et là des pieds de caféyers sauvages ; le gouverneur en fit venir quelques centaines de plants d’Arabie, qui réussirent à merveille. Comme l’Arabie seule fournissait alors du café au reste du monde, c’était toute une source de prospérité qui s’ouvrait pour cette île. Malheureusement la nouvelle colonie n’avait point de ports, ce qui fit que les regards se tournèrent vers Cerné, dont les Hollandais avaient pris possession en 1598, et à laquelle ils avaient donné le nom d’île Maurice, en l’honneur de Maurice, prince d’Orange. Ils y firent quelques établissements ; mais comme ceux-ci leur devinrent promptement inutiles, en raison de leur colonie du Cap, ils abandonnèrent Maurice après avoir détruit tous les édifices élevés par eux. Les Français, profitant de cette circonstance, s’en emparèrent en 1721, et la nommèrent île de France. Quelques colons de Bourbon vinrent s’y établir ; ils se trouvèrent bientôt contraints de s’enfermer dans l’enceinte d’un fort dont ils n’osaient sortir. La Compagnie hésita long-temps, ne sachant si elle devait abandonner ou conserver cette île ; elle se décida pour ce dernier parti, en réunis-