Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/165

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rant ? Et sans cette assurance, sans cette garantie, qui oserait conseiller le sacrifice d’avantages positifs, certains, réels, à de simples éventualités ? À ces raisonnements en faveur du renouvellement de son privilège, la Compagnie ajoutait certaines offres ; une réduction d’intérêts de 1 p. 100 sur la somme précédemment prêtée par elle au gouvernement ; plus une prime de 200,000 livres sterling pour les services publics. À l’aide de ces arguments et de ces promesses, elle l’emporta momentanément sur ses adversaires ; son privilège fut continué jusqu’à l’année 1766. Mais, malgré ce triomphe du jour, elle n’en craignait pas moins le renouvellement de cette discussion dans l’avenir ; aussi mit-elle une prévoyante habileté à l’empêcher de naître. En 1744, l’Angleterre se trouvait engagée dans une guerre générale, et qui préoccupait tous les esprits ; personne ne songeait plus aux affaires de l’Inde. D’un autre côté, les embarras pécuniaires du gouvernement étant à leur comble, elle profita de la circonstance, et de son propre mouvement offrit au ministère un prêt d’un million de livres sterling, demandant en échange la prolongation de son privilège exclusif jusqu’à l’année 1780. On était encore si loin de l’époque où ce privilège pouvait être discuté de nouveau, qu’aucun des compétiteurs de la Compagnie ne se trouvait en mesure de renchérir sur la proposition ; aussi le ministère accepta-t-il avec empressement. La Compagnie fut autorisée à emprunter, sur ses bons, la somme