Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/236

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que célébré comme un modèle de sagesse royale, et ses quatre frères, sont représentés perdant leurs trésors et même leur royaume au jeu de dés. D’ailleurs cette mollesse ou délicatesse de constitution laisse inflammables, irritables à l’excès les passions et les facultés intellectuelles de l’Indou ; elle devient la source de ces contrastes étranges dont nous avons déjà remarqué quelques uns. Des populations entières de ce peuple à l’extérieur doux, timide, se laissent mourir de faim pour obtenir le redressement d’une injustice. La chasse leur fait supporter les plus rudes fatigues ; malgré leur indolence habituelle, ils poursuivent les tigres et les lions avec une ardeur, une hardiesse, une patience qu’aucun autre peuple ne saurait surpasser. Dans la guerre ils ont montré une bravoure que les Anglais ont plus d’une fois admirée. Ils tremblent à l’idée de tuer un insecte, et se font broyer sous les roues des chars qui portent leurs divinités : eux qui passent leur vie dans le repos et l’oisiveté, ils se livrent à des pénitences dont aucun supplice connu en Europe ne saurait approcher. L’imagination a peut-être d’autant plus de prise sur le corps, que la constitution physique a moins de force et d’énergie. On remarque quelque chose d’analogue chez les femmes.

Les peuples de l’Indostan paraissent avoir été dans tous les temps exposés aux incursions et aux conquêtes des nations qui les avoisinaient au nord-ouest. Les Scythes, c’est-à-dire les nations barbares de l’est de la Perse, conquirent une grande partie