Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/282

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lui donna l’idée d’interroger le sort à ce sujet ; il lui proposa même un moyen de divination. Ce moyen consistait à envoyer trois messagers demander les noms des trois premières personnes qu’ils rencontreraient ; Humayoon aurait alors à se décider suivant la signification de ces noms. Superstitieux comme tous les Orientaux, ce dernier se plut à cette idée ; il envoya en avant trois cavaliers chargés de cette commission. Tous trois revinrent en se suivant de près ; le premier avait rencontré un homme qui s’appelait Dowlut (empire) ; le second, un homme appelé Moorad (bonne fortune) ; le troisième, un homme appelé Saadut (l’objet du désir). Cet heureux pronostic combla Humayoon de joie ; et, bien qu’il ne pût rassembler et payer plus de 15,000 hommes, il se décida à entreprendre l’expédition.

Humayoon quitta Caboul dans le mois de décembre 1554. Un corps d’armée considérable au moins par rapport à la faiblesse de son armée le devançait, sous les ordres d’un de ses lieutenants nommé Beiram-Khan. Il entra sans coup férir à Lahore. Alarmé de ce succès des Mogols, Secunder-Shah se hâta d’envoyer à leur rencontre 30 à 40,000 chevaux. Cette armée campa bientôt sur la Suttledje, dans les environs de la ville de Machywazza. Beiram-Khan, avec l’avant-garde mogole, se trouvait en face, et de l’autre côté de la rivière ; il était résolu de tenter une action, malgré l’infériorité numérique de ses forces. L’imprudence des Afghans