Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/283

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lui en fournit l’occasion. Comme le froid était extrême, ils avaient allumé d’immenses bûchers dans leur camp : cela permit à un détachement des troupes de Beiram de passer la rivière de nuit, et d’arriver jusque dans le voisinage du camp sans avoir été aperçu ; les Mogols lancèrent alors sur les Afghans, amoncelés autour des feux, une pluie de flèches qui les mit en désordre. Au lieu d’éteindre leurs feux, ceux-ci, manquant de présence d’esprit, y jetèrent au contraire du bois, ce qui acheva de les rendre plus visibles et de leur cacher les ennemis. Le reste du corps d’armée de Beiram ayant passé la rivière pendant ce désordre, tombant sur eux de tous côtés, acheva de les mettre en déroute. Ceux-ci laisseront grand nombre de morts sur le champ de bataille, perdirent une grande partie de leurs chevaux, de plus tous leurs bagages et tous leurs éléphants. Beiram prit position à Machywazza, mais dispersa dans tous les sens des détachements qui parcoururent tout le pays et se montrèrent jusqu’aux portes de Delhi.

À la nouvelle de ce combat, Secunder-Shah se hâta de rassembler ses principaux officiers : il en exigea un nouveau serment de fidélité. À la tête de 80,000 chevaux, d’une artillerie considérable, d’une multitude d’éléphants, il se mit en marche vers le Punjaub. Beiram-Khan avança jusqu’à la forteresse de Nowshara, qu’il mit en état de soutenir un siège. Secunder-Shah prit aussitôt position devant la place ; Humayoon se hâta d’arriver, et