Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seconde armée qu’il se hâta de former atteignit le but manqué par la première. Le vice-roi de Candahar, province indépendante de fait, quoique sous la dépendance nominale de l’empire de Delhi, rendit son gouvernement à Ackbar, et obtint en échange celui de Multan. Ackbar, se trouvant alors maître de toutes les contrées situées depuis les montagnes de la Perse et de la Tartarie jusqu’aux frontières du Deccan, commença à jeter un regard d’envie sur cette dernière contrée. Il donna l’ordre aux gouverneurs de celles de ses provinces qui en étaient le plus voisines de rassembler en secret le plus de troupes possible ; il leur recommanda en même temps de n’omettre aucune occasion d’empiéter sur les frontières du Deccan. Puis, à ce sujet, il envoya une ambassade à l’un des souverains du pays ; le prétexte était de régler les différends survenus, mais il s’agissait en réalité d’observer les forces de ce pays et d’étudier les dispositions de ses habitants. Bientôt, en effet, Ackbar leva le masque. Une nombreuse armée impériale se mit en mouvement pour conquérir le Deccan. Elle était commandée par Mirza, fils de Beiram, naguère vainqueur dans le Guzerate.

La dynastie des Afghans, une fois sur le trône, n’avait cessé de s’occuper de la conquête du Deccan ; il en fut de même de celle des grands Mogols, aussitôt qu’elle eut achevé de soumettre l’Indostan. La dénomination de Deccan, qui, à proprement parler, veut dire midi, s’entendait alors de toutes les