Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/316

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Ses amis firent inutilement de grands efforts pour l’empêcher d’obéir. Arrivé à peu de distance du camp impérial, il reçut l’ordre de s’arrêter : on lui demanda compte des revenus du Bengale, ainsi que du butin fait dans une bataille récente. Cruellement affecté de cette réception, il envoie auprès de l’empereur son gendre qu’il charge d’exposer à ce dernier sa loyauté et l’injustice de ses ennemis ; à peine entré dans l’enceinte du quartier impérial, le messager de Mohabet est saisi, dépouillé de ses vêtements, cruellement fustigé, couvert de haillons, placé sur un cheval de la plus commune espèce, la face du côté de la queue, et conduit ainsi hors du camp, au milieu des insultes et des huées d’une vile populace. Mohabet était accompagné de 5,000 rajpoots ; il s’éloigne prudemment du camp, attendant l’occasion de se venger. Le lendemain, l’armée impériale commence à passer le pont jeté sur la rivière de Jylum, entre Lahore et Cabul : la plus grande partie avait déjà atteint la rive opposée, mais le quartier impérial était encore debout ; Mohabet, à la tête de 2,000 cavaliers, galope vers le pont, construit en bois, et y met le feu ; de là, se hâtant à la tête d’une troupe d’élite vers la tente de l’empereur, il le fait prisonnier, et l’emmène sans rencontrer d’opposition à son propre camp. Au milieu de la confusion générale Noor-Mahl était parvenue à s’échapper. Le jour suivant, le visir essaie de passer la rivière pour délivrer l’empereur : il échoue dans cette tentative et perd beaucoup de monde ; ce