Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/373

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rah ; l’autre à celui de visir, avec le titre de Koottub-al-Mulk, c’est-à-dire le pivot ou l’axe de l’État. Cheed-Koolich-Khan, fils de Gazee-ad-Dien-Khan, chef d’un corps considérable de Mogols dans le Deccan à la fin du règne d’Aureng-Zeb, était connu par une grande haine contre Zulfeccar-Khan, le dernier général de l’empereur détrôné. Cette circonstance, jointe à une renommée méritée par de grands talents, le fit appeler au poste de vice-roi ou subahdar du Deccan ; elle lui valut en outre l’appellation de Nizam-al-Mulk, ou soutien de l’État : titre honorifique qui devint plus tard un nom propre pour ses descendants. Feroskeer n’était qu’un prince faible, bon seulement à être gouverné par des favoris ; aussi des intrigues de toutes sortes ne tardèrent pas à remplir sa cour. Un certain Jumla, autrefois cadi à Dacca, alors fort avant dans ses bonnes grâces, lui rendit bientôt suspects les deux frères, auxquels il devait son élévation. Le rajah Ajeet-Sing, comme nous l’avons dit, avait succédé à Jeswunt-Sing dans cette partie du Rajpootana connu sous le nom de Marwar ou Rhatore, dont Chitore et Odeypoor furent successivement la capitale. Le rajah résista aux efforts tentés par Aureng-Zeb pour le soumettre, il conserva son indépendance pendant les règnes de Shah-Aloum et de Jehandar-Shah. Hussein, l’Ameer-al-Omrah fut envoyé contre l’Indou rebelle ; il marcha à la tête de forces tellement considérables, que le rajah n’eut d’autre parti à