Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/374

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prendre que de céder. En conséquence il se hâta de conclure un arrangement avec Hussein, ce qui lui fut facile ; Hussein se montrait lui-même impatient de retourner dans sa capitale. Abdallah, frère de Hussein, ne manquait ni de talent ni de courage ; mais, entièrement livré aux femmes, il était devenu incapable de s’occuper d’affaires ; il les abandonnait aux mains les plus subalternes Cette conduite donnait à ses ennemis des avantages dont ils surent profiter pendant l’absence de Hussein. Celui-ci, à son retour, demanda le gouvernement du Deccan, avec l’intention de le confier à un député. L’empereur le lui accorda, dans l’espérance qu’il s’éloignerait ; mais à peine fut-il connu que telle n’était pas son intention, que les dissentiments de la cour et des deux frères devinrent plus prononcés que jamais. Ils s’abstinrent de paraître en présence de l’empereur, s’entourèrent de leurs partisans, et se fortifièrent dans leurs palais. Pendant ce temps, le timide Feroskeer, qui voulait leur ruine sans oser la consommer, formait et abandonnait vingt résolutions par jour. Après un temps rempli d’incertitude et d’alarmes, une réconciliation fut enfin effectuée par l’entremise de l’impératrice-mère. On convint que Jumla, l’ennemi invétéré des deux frères, nommé au gouvernement du Bahar, partirait pour se rendre à ce poste en même temps que l’Ameer-al-Omrah se mettrait lui-même en route pour le Deccan. Hussein, en partant, laissa à l’empereur de menaçants adieux ; il lui dit : « Des dangers peuvent