Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

danger d’un conflit. Par son avis, les plus puissants grands-officiers ou vice-rois de l’empire furent appelés à la cour ; on leur fit des ouvertures pour le renversement de ces deux chefs ; mais il était visible pour tous que la ruine des deux frères ne profiterait qu’au seul favori : tous rejetèrent sans hésiter ces propositions. En apprenant ce qui se passait à la cour, Hussein se hâta d’accourir. Nizam-al-Mulk et quelques autres chefs s’étaient déjà détachés de la cause de l’empereur. L’orgueil et le ressentiment de Feroskeer le faisaient incliner par moment à de violentes mesures ; le moment d’après, c’étaient ses craintes et sa pusillanimité naturelle qu’on voyait triompher. Après un intervalle pendant lequel ces passions se succédèrent rapidement dans son esprit, il se mit à la merci des Syeds, se soumettant d’avance à toutes leurs exigences. Peut-être ceux-ci ne voulaient-ils pas pousser les choses jusqu’au point de détrôner l’empereur ; mais pendant cette espèce d’anarchie un grand tumulte s’éleva dans la ville. Feroskeer se réfugia dans l’appartement des femmes. Appelé plusieurs fois, il refusa de se montrer. Ses amis et ses serviteurs les plus dévoués prirent les armes. Le tumulte s’accroissait de moment en moment. Le visir se décida enfin à violer la sainteté du Zenanah ; comme nous l’avons dit, il était du parti des frères Syeds. Feroskeer, arraché de sa retraite, fut emprisonné ; Ruffey-al-Dirjaut, fils de Ruffeh-al-Kudder, petit-fils d’Aureng-Zeb par une fille d’Ackbar, pris parmi