Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/385

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pays ; puis le moment venu où cette armée se trouvait dans la nécessité de se retirer, faute de vivres et d’argent, ils se saisissaient de nouveau de la contrée pour la piller et la rançonner de plus belle. Sous ce règne, Bajee-Row pénétra avec ses Mahrattes jusque dans les faubourgs de Delhi ; il demeura pendant trois jours en possession des environs de la ville. Alors seulement, l’approche d’une armée impériale vint l’obliger à la retraite.

Cependant d’autres dangers allaient bientôt atteindre cet empire en ce moment tout prêt à s’écrouler ; un autre ennemi plus redoutable le menaçait. Les Sophis qui siégeaient sur le trône de la Perse étaient tombés dans la mollesse, la volupté, la négligence des affaires de l’État, suite trop ordinaire, dans les familles royales, d’une longue possession du pouvoir souverain. Le chemin était tout frayé à un usurpateur. Dans ces circonstances, un chef aventureux avait rassemblé autour de lui, au milieu de cette chaîne de montagnes, barrière naturelle de la Perse et de l’Indostan, un grand nombre d’Afghans, ses compatriotes ; à leur tête il pénétra en Perse et en conquit facilement plusieurs provinces. Le faible Hussein-Shah, alors sur le trône, se montra incapable de la moindre résistance. L’Afghan fut assassiné ; mais un de ses neveux, entreprenant et hardi jeune homme de dix-huit ans, le remplaça. Les provinces auprès de la Caspienne et du Caucase, celles dans le voisinage de l’Indus se révoltèrent. En 1722, les Afghans mirent le siège devant Ispahan même. La