Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/384

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout en comprenant qu’il en avait besoin, l’empereur haïssait le visir ; en ce moment le second sentiment l’emporta : il envoya au gouverneur d’Hyderabad l’ordre de le faire périr dans une embuscade, lui promettant, en cas de succès, le gouvernement du Deccan. La promesse était trop séduisante pour qu’il fût possible d’y résister : le gouverneur attaqua en effet Nizam ; mais ce dernier se tenait sur ses gardes, et l’agresseur paya de sa vie cette tentative. Cependant Nizam fut dépouillé du visirat, ainsi que de ses nouveaux gouvernements de Malwa et du Guzerate. Pour s’en venger, il encouragea à la résistance le député par lequel il gouvernait le Guzerate ; il encouragea de même sous main deux chefs mahrattes, Peelajee et Coantojee, à envahir les provinces voisines ; peu après, et toujours, dit-on, à l’instigation du Nizam, Bajee-Row, généralissime de Sahojee, rejoignit ces derniers. La lutte fut soutenue avec plus ou moins de vigueur par les députés impériaux jusque vers l’année 1732, où les provinces de Guzerate et de Malwa purent être considérées comme complètement soumises à la domination mahratte. D’ailleurs les Mahrattes n’étaient pas hommes à se contenter de ces nouvelles acquisitions : se livrant à des usurpations sans nombre, ils s’emparèrent successivement de différents districts dans les subahs d’Agra et d’Allahabad, et portèrent le pillage jusque dans les environs d’Agra. Leur opposait-on une armée, il battaient précipitamment en retraite, ravageant le