Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/39

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n’ayant d’existence que le pillage, sous la main d’un Sevajee ou d’un Hyder, peut-être seraient-ils devenus redoutables, mais ce dernier ne s’était pas encore trouvé lorsqu’ils entrèrent en hostilité avec les Anglais. Le spectacle de cette lutte était par elle-même éminemment propre à ranimer l’ancienne audace des Mahrattes. D’un autre côté, les mesures prises à ce sujet sur leur propre territoire par les Anglais amenèrent entre eux et ces derniers plusieurs discussions. Leurs rapports réciproques s’envenimèrent de plus en plus jusqu’au moment où un mouvement populaire, aussi inattendu qu’ils le sont tous, fit éclater tout-à-coup la guerre. Les Pindarries, ces aventuriers nouveaux venus dans l’histoire, dont nous venons de parler ; ces princes rajpootes, race la plus ancienne et la plus aristocratique de l’Inde, dont la conquête musulmane n’avait changé en rien l’organisation, y prirent également part. L’Inde primitive, après la défaite de ses dominateurs musulmans, semblait se soulever tout entière contre les nouveaux conquérants que lui envoyait l’Europe. Pour mieux combattre, elle leur empruntait, jusqu’à un certain point, leurs propres armes ; une partie des troupes mahrattes avaient été disciplinées, comme nous l’avons dit, à l’européenne, par des officiers français demeurés dans l’Inde après la destruction de la